Le 6 avril 2024, à l'initiative du groupe varois de Centrale Méditerranée Alumni,  27 Alumni des écoles CentraleSupélec et Centrale Méditerranée se sont réunis à La Ciotat pour une journée de partage sur les thèmes de l'histoire, du cinéma, des arts, de l’industrie et de la convivialité. Les invitations à cette visite avaient été transmises à l'InterCentrale et à l’antenne varoise du groupe des grandes écoles GRECO.

Le programme de la journée a permis à chacun de nous  de découvrir à La Ciotat  le berceau de la saga des Lumière, dans lequel Claude-Antoine dit Antoine le père,  orphelin à 14 ans, autodidacte et passionné de peinture et de modernité et ses deux fils Auguste et Louis, ingénieurs, industriels et inventeurs de génie de la photographie, projetèrent les tout premiers moments du cinéma et créèrent une nouvelle industrie inaugurant avec succès le septième art.

PALAIS LUMIERE : M. Bernard Dreyer, Président de la Copropriété et de l’Association pour le Rayonnement du Grand Salon Lumière du Palais Lumière (AGRSL), nous a accueillis en évoquant brillamment le passé prestigieux toujours actuel de la Villa Lumière, domaine de 90 ha créé en 1893 par Antoine Lumière. Il nous a présenté les accompagnateurs et guides de notre visite, M. Guy Rey, Président fondateur de l’ARGSL, M. Joseph Ramognigno, secrétaire général de l’ARGSL, assistés par M. Vincent Poli. Chacun a pu apprécier l'érudition, l'enthousiasme et le dévouement de tous ces ardents bénévoles qui restaurent ce patrimoine unique, inscrit aux Monuments Historiques, qui témoigne de la naissance à La Ciotat, dans le grand salon du Palais Lumière, de la culture cinématographique lors de la première projection privée d’expériences de cinématographe, le 1^er septembre 1895, réunissant plus de 100 personnalités ciotadennes dans le Grand Salon. 

Les jardins du Palais nous ont enchantés par l’ampleur des vestiges rappelant les Lumière, pinède, grand bassin avec son pont « rocaille », copies en fonte peinte de statues dont La Baigneuse d’Etienne Maurice Falconnet et Le Menuet de Léo Laporte-Blairsy. Le bâtiment principal, de 1000 m2 à l’origine, a été transformé en 1930 par l’architecte André Jacob, père de Simone Veil, en Golf Hôtel de 3000 m2 pour une durée de 8 ans. Après avoir traversé la période de la Seconde Guerre Mondiale puis celle du découpage en habitations, il compte actuellement 49 logements. A l’instar de la Fondation du Patrimoine promue par Stéphane Bern qui a apporté son aide précieuse à la remise en état du Grand Salon, ceux qui le souhaitent peuvent apporter leur concours par leur adhésion et leur don à l’AGRSL (voir la documentation photographique jointe à ce compte-rendu).

Un repas amical et convivial nous a réunis au restaurant Les copains d’Abord situé au bord de mer, à proximité du Palais Lumière. Chacun de nous a profité de cet agréable moment privilégié de douceur printanière prolongé par une longue promenade longeant les plages et les flots bleus jusqu’à l’EDEN Théâtre.

EDEN THEATRE : Avec brio, M. Cornille, Président de l’Association Les Lumières de l’Eden, nous a accueillis et présenté les lieux en projetant des films souvenirs et suscitant des échanges particulièrement intéressants avec les visiteurs, confortablement installés dans les fauteuils de la salle réhabilitée à l’identique de l’origine avec le plus grand soin. Le résultat est magnifique et émouvant lorsque l’on considère qu’ici nous sommes au tout début du cinéma mondial ! Nous avons ensuite traversé tous les locaux présentant des évocations dans le temps de l’industrie cinématographique, de son commencement initié par les Lumière jusqu’à notre époque.

Face au port de La Ciotat, le mythique cinéma L’Eden Théâtre, salle de cinéma, a été inaugurée comme théâtre le 15 juin 1889.
En 1895, Louis Lumière invente la caméra cinématographe et tourne ses premiers films à La Ciotat durant l'été.

L'Eden-Théâtre, "la plus ancienne des salles obscures", a été le lieu de la première séance commerciale de cinéma. En été 1895, alors qu’il vient de déposer le brevet de l’invention du Cinématographe et de tourner à Lyon "La sortie des usines Lumière", premier film de l’histoire du cinéma, Louis Lumière profite de ses vacances d’été à La Ciotat pour tourner une dizaine de films et l’Eden Théâtre accueille certaines projections dès l'automne. "L’arrivée d’un train en gare de La Ciotat", sera projeté en mars 1899 devant 250 spectateurs. L’assemblée, non-habituée à voir une image s’animer et qui a l’impression que la locomotive lui fonce dessus, est prise de panique ! Le jardinier espiègle ou l’arroseur arrosé a été tourné au Clos Lumière, ancien nom du Palais Lumière.

Pendant près d’un siècle, ce petit théâtre à l’italienne rassemble les foules avec des projections de cinéma, des spectacles ou encore des galas. Mais en décembre 1982, lors d’un cambriolage, le gérant de l’Eden est tué, laissant le cinéma orphelin. La salle, fermée pendant trente ans, est rachetée par la mairie puis classée monument historique en 1996, sa sauvegarde est assurée. En 2002, acteurs et habitants se mobilisent pour sortir la salle de son délabrement avec l’action "1 euro pour l’Eden".

Le cinéma restauré, rouvre en 2013. Il est géré par l’association les Lumières de l’Eden et orienté sur une programmation art et essai.

Depuis sa réouverture, la salle rencontre un vif succès, elle a doublé sa fréquentation et a reçu environ 25 000 spectateurs en 2023. Elle est redevenue un lieu de choix pour le cinéma, très apprécié des habitants et des visiteurs venant du monde entier.

Pour conclure, nous retiendrons que 27 personnes, représentant les Alumni et accompagnateurs de Centrale Méditerranée et CentraleSupélec, se sont inscrites et que le programme a été réalisé grâce à l'aide précieuses de nos guides ciotadens  que nous remercions tous bien sincèrement pour leur amitié à notre égard et leur passion pour leur ville magnifique et pour la sauvegarde du patrimoine du cinéma au Palais Lumière et son Grand Salon et au cinéma EDEN Théâtre.

Gérard Marchio (75), animateur du groupe Var